Habitat Autonome
vivre au rythme de la nature
DEEP FOREST
La vie en tiny house
Ce projet d'habitat autonome a été conçu dans le cadre d'une réflexion globale dont le concept écosystémique est inspiré directement de l'observation du monde vivant.
Retrouvez donc l'ensemble des thèmes abordés et des différentes caractéristiques qui font de ce projet un exemple d'éco-construction.
Définition de l'habitat autonome
Une maison autonome est un habitat capable de produire l'ensemble des ressources pour ses occupants, sans être relié à aucun réseau d'approvisionnement (EDF, GDF, réseau de distribution d'eau, etc.). C'est pour cette raison, qu'elle est aussi appelée « maison autosuffisante ». Tout comme un bâtiment classique, une construction autonome est capable de fournir :
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l'électricité : pour le fonctionnement des appareils électriques et l'éclairage ;
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la chaleur : pour se chauffer l'hiver et pour la production d'eau chaude ;
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l'eau potable : pour se laver et à des fins domestiques.
Afin d'atteindre cette indépendance énergétique, une maison autonome peut s'appuyer sur l'utilisation des énergies renouvelables. Il en existe cinq types :
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l'énergie solaire ;
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l'énergie éolienne ;
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l'énergie hydraulique ;
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la biomasse ;
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la géothermie.
Construire une maison autonome représente un coût plus élevé que la construction d'une résidence traditionnelle ( entre 10% et 20% de plus au m²). En revanche, elle permet de faire des économies dans le temps. Ce n'est pas le seul avantage. Elle permet également de :
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construire son projet de vie : une maison saine et écologique favorise le bien-être ;
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réduire son empreinte environnementale : une construction autosuffisante a un faible impact sur l'environnement ;
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être indépendant des réseaux de viabilité publique : adieu les factures de gaz, d'eau et d'électricité et vous ne serez pas impacté en cas de panne ;
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éveiller la conscience écologique : produire de l'énergie soi-même implique de minimiser sa consommation et d'appliquer des éco-gestes du quotidien ;
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bénéficier de ressources naturelles gratuites : vous n'êtes plus dépendant des fluctuations des prix des fournisseurs d'énergie ;
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s'inscrire dans un projet d'habitat durable : une maison écologique est avant tout une opération qui s'inscrit dans le paysage et dans le temps.
Pour le projet Deep Forest nous avons d'abord travaillé sur plusieurs grands principes issus de l'analyse et l'expérience de précédents projets de maisons autonomes . Ces grands principes d'autonomie s'articulent autour de :
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LA FORME :
Nous avons conçu le projet avec pour objectif de réduire au maximum l'impact du projet sur le terrain.
Pour répondre à cet objectif nous avons choisi une forme simple et compacte. C'est aussi un vecteur de simplicité de montage et d'économie de projet. Le concept est simple et permet aussi de limiter le nombre de façade.
la maison est montée sur des pilotis afin de réduire au maximum sont impact au sol. Le système de remorque positionnée sous la maison est aussi une bonne alternative afin de ne pas impacter le terrain, c'est le cas de la tiny house nomade.
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L'ORIENTATION :
Le projet a une orientation NORD-SUD afin de bénéficier au sud du meilleur ensoleillement et ainsi bénéficier l'hiver d'un maximum d'apport solaire passif ayant pour effet de chauffer naturellement la maison. Les grandes ouvertures vitrées sont donc sur cette façade sud.
Cependant, il a fallu gérer l'effet de surchauffe l'été lié à la présence de ces ouvertures et de la future serre bioclimatique.
Nous avons donc réfléchi à une possibilité de pouvoir ouvrir et ventiler la serre et aussi mettre en place des protection solaires.
Les brasseurs d'air sont aussi très efficaces. C'est aussi pour cela qu'on en retrouve souvent dans les pays tropicaux.
La végétation est aussi une très bonne solution contre la surchauffe d'été puisqu'elle apporte une réelle protection contre les rayons du soleil et de la fraîcheur.
Au nord, la façade est très limitée en ouverture afin de limiter les déperditions.
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L'ISOLATION :
Bien évidemment une maison autonome est une maison bien isolée.
Elle doit être isolée pour garder la chaleur l'hiver mais aussi pour garder la fraîcheur l'été.
il y a bien entendu des règles à respecter afin de garder une maison fraîche l'été. Pour cela il suffit de regarder la façon de faire des méditerranéens qui sont habitués aux grandes chaleurs.
Nous avons opté pour le projet pour une isolation en fibre de bois. Cette dernière à l'avantage d'être biosourcée, d'avoir une bonne résistance thermique ainsi qu'un bon déphasage (le déphasage thermique mesure la capacité d’un isolant à retenir la transmission de la chaleur du côté externe (en contact avec l’air extérieur) au côté interne (en contact avec l’air intérieur de l’habitat).
Cette isolant a été utilisé pour les sols, les murs ainsi que les couvertures.
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LA VENTILATION :
Un des grands principe de la construction bioclimatique est la ventilation naturelle.
Afin de créer une ventilation naturelle il faut créer un flux d'air au sein de l'habitation.
il est pour cela important de connaître le contexte naturelle du terrain avec ses vents dominants et ses obstacles potentiels.
Dans le cadre du projet Deep Forest, le vent dominant est orienté plutôt Nord / Nord-Ouest l'été et plutôt Ouest l'hiver avec les grandes dépressions venant de l'atlantique.
L'été, afin de créer ce flux traversant nous avons mis en place une ouverture au Nord assez modérée et des ouvertures au sud et à l'est.
Ce flux est repris par des brasseurs d'air qui permettent une bonne diffusion dans l'ensemble des pièces.
Nous avons aussi placé un châssis de toit au R+1 afin d'évacuer l'air chaud montant vers l'extérieur de façon à ce que celui-ci ne stagne pas sous la couverture du R+1.
La maison est montée sur des pilotis, ce qui lui confère une surface ventilée en sous face de plancher bas qui peut être utilisée l'été afin de rafraichir l'intérieur grâce à un système de ventilation mécanique.
La VMC de la maison est assez basique afin de ne pas augmenter trop fortement la consommation électrique. Nous avons placé un extracteur d'air faible consommation dans les pièces humides, la salle de bains et la cuisine.
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LES ENERGIES RENOUVELABLES
Bien évidemment, dans une maison autonome nous devons produire de l'électricité, chauffer de l'eau et bien souvent chauffer la maison.
Pour cela la réflexion ne porte pas forcément sur la mise en place d'une usine à gaz High tech mais plutôt sur une réflexion des réels besoins et les solutions techniques possibles pour y répondre.
Pour l'électricité, l'énergie solaire nous parait la plus efficace et rentable. Bien sûr cela dépend de l'ensoleillement de la région dans laquelle on habite.
Les panneaux photovoltaïques sont aujourd'hui assez performants et permettent un relativement bon rendement.
Nous avons donc établi une étude de nos consommations afin de calculer le système à mettre en place.
Ce dernier est plutôt bien équilibré et permet un confort d'utilisation tout à fait acceptable. La maison ne manque de rien. Ah si d'un micro-ondes! :-)
Il est bien entendu que chaque appareil électrique doit être le moins énergivore possible.
Il faut malgré tout noté qu'il est nécessaire en cas de longues périodes sans soleil d'avoir un groupe électrogène afin de palier à ce manque d'énergie sur ces périodes. La première année, le groupe a été utilisé 5 fois, ce qui est assez peu malgré tout. Mais cela dépend aussi de ses besoins et de son mode de vie. L'autonomie demande une certaine adaptation.
En ce qui concerne l'eau chaude sanitaire, nous avons aussi opté pour l'énergie solaire en grande partie. C'est effectivement surtout en été et pendant les périodes où le climat est plutôt clément que le système est efficace. L'hiver les températures sont trop basses pour pouvoir monter l'eau assez en température. Il faut donc un appoint qui permettra de faire le complément. Cet appoint c'est un chauffe bain gaz qui le produit. La consommation de gaz est cela dit relativement réduite.
L'éolien peut aussi être un appoint alternatif. Dans notre région le vent est souvent présent l'hiver lors des dépressions atlantiques surtout lorsque le soleil est bien caché derrière les nuages.
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LE COUT
Evidemment le coût de construction d'un habitat autonome est un des facteurs déterminant du projet.
La réflexion porte alors sur le juste équilibre à trouver entre ses besoins et la réalité économique du projet. Tout est affaire d'équilibre.
On ne parle alors pas de compromis mais d'un nouveau regard sur sa façon de vivre et de consommer.
Pierre Rabhi parle de "sobriété heureuse", pour lui une évidence s’impose : seul le choix de la modération de nos besoins et désirs, le choix d’une sobriété libératrice et volontairement consentie, permettra de rompre avec cet ordre anthropophage appelé “mondialisation”. Ainsi pourrons-nous remettre l’humain et la nature au coeur de nos préoccupations, et redonner enfin au monde légèreté, joie et saveur.
Je vous invite à lire ce merveilleux livre Vers la sobriété heureuse (acte sud), il vous ouvrira la porte d'une vie plus harmonieuse en connectée à la nature.